La sécurité au travail est une préoccupation majeure du gouvernement et le “Plan pour la prévention des accidents du travail graves et mortels”, vise à réduire le nombre d’accidents tragiques sur le lieu de travail
Cependant, il est essentiel de se rappeler qu’une partie significative de ces accidents survient pendant les déplacements professionnels, que ce soit en mission ou lors du trajet domicile-travail. Dans cet article, nous explorerons les mesures clés de prévention du risque routier pour assurer la sécurité des travailleurs lors de leurs déplacements professionnels.
De nombreuses tragédies surviennent sur la route, et une grande proportion d’entre elles sont liées au déplacement professionnel. Selon l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) en 2022, le risque routier est toujours la première cause de mortalité liée au travail.
454 personnes ont été tuées dans un accident de la route en mission ou en trajet domicile travail, ce qui en fait un défi majeur en matière de sécurité au travail.
Comment alors agir utilement au sein de chaque organisme public ou privé pour réduire réellement ce risque ?
Alors que la première intention serait de mettre en place des outils de sensibilisation ou de formation, le syndicat des préventeurs su risque routier professionnel propose une approche efficiente et durable.
Si la sensibilisation est si souvent entendue comme la première étape de la réduction du risque routier, c’est qu’elle semble simple et rapide à mettre en œuvre. Toutefois l’expérience montre qu’elle ne produit aucun effet durable lorsqu’elle n’est pas adossée à d’autres actions coordonnées et suivies.
Pourquoi de tels choix inopérants ?
C’est souvent dans la réponse à une attente du marché que se situe une des causes premières de la sinistralité. Plus exactement dans le choix que prend cette réponse.
Qu’il s’agisse de faire appel à de l’intérim pour faire face à un surcroît de travail de livraison, de rechercher le véhicule le moins coûteux au kilomètre pour limiter les coûts de mission, d’offrir des primes d’objectifs ou la facilité de partir sitôt la tournée faite, toutes ces décisions relèvent de la direction générale et doivent être en accord avec les stratégies de l’entreprise (Stratégie commerciale, RH, Achats, management etc.)
Qu’il s’agisse de faire appel à de l’intérim pour faire face à un surcroît de travail de livraison, de rechercher le véhicule le moins coûteux au kilomètre pour limiter les coûts de mission, d’offrir des primes d’objectifs ou la facilité de partir sitôt la tournée faite, toutes ces décisions relèvent de la direction générale et doivent être en accord avec les stratégies de l’entreprise (Stratégie commerciale, RH, Achats, management etc.)
Or les choix qui sont faits par les dirigeants sont rarement éclairés par leurs conséquences en matière de sécurité, ou de QVT, encore moins en matière de surcoûts liés à la sinistralité.
Pire, un service commercial a pour mission essentielle de développer son marché et d’assurer la croissance de l’entreprise. Très logiquement les responsables commerciaux sont chalengés sur leurs résultats en regard des objectifs opérationnels qui leur sont donnés : CA, marge, acquisition de marché, etc.
Les responsables des achats est attendu sur les objectifs de sélection des fournisseurs et de maîtrise des coûts d’acquisition des compétences ou des ressources, ainsi de suite.
Rares encore sont les directions qui déploient avec les objectifs opérationnels de leurs cadres, des objectifs en matière de réduction d’exposition au risque ou de réduction de la sinistralité …
Ceci rendra complexe voire impossible la mise en place d’actions globales durables en vue de réduire la sinistralité.
Alors, est-ce un objectif impossible à atteindre ?
En France, nous avons la chance de de disposer d’une norme relative à la prévention du risque routier. La norme AFNOR NFX50162 met en évidence l’importance de mener un diagnostic préalable à toute action et de planifier celles-ci en fonction du risque réel. Elle montre comment construire une démarche pérenne qui s’intègre à la stratégie de l’entreprise. Elle apporte des pistes concrètes concernent le choix des prestataires et des objectifs pouvant être définis.
Dans son principe général, elle norme souligne la nécessité d’analyser l’organisation interne de l’organisme, d’identifier les facteurs de risque spécifiques liés aux déplacements professionnels, et de mettre en place des actions de prévention adaptées.
Elle ouvre le champ des actions possibles à tous les domaines de la prévention à savoir :
- L’organisation par la mise en place d’une boucle d’amélioration qui s’appuie sur les principes de prévention (art 4121 du CT) et engage la Direction dans le plan de prévention dont les résultats seront mesurés et suivis.
- La maitrise de l’impact des évolutions de la planification des déplacements en faveur de la réduction du risque.
- Le choix du matériel en assurant la fourniture d’un véhicule adapté et entretenu.
- Le respect de la réglementation en vigueur et la surveillance des évolutions réglementaires.
- La communication en interne nécessaire pour assurer la prise de conscience des collaborateurs aux enjeux du risque pour la santé.
- La formation des équipes encadrantes quant à leur responsabilité et leur capacité à influencer les résultats en matière de risque autant que les collaborateurs qui utilisent les véhicules lorsque cela est nécessaire.
Cette approche systémique garantit une gestion proactive du risque routier, contribuant ainsi à la sécurité des collaborateurs et à la réduction des accidents mortels ou graves liés au travail.
L’organisme y trouve encore de multiples avantages tels que ceux de partager un projet d’entreprise qui soit fédérateur et bénéfique à chacun, de réduire les coûts et charges annexes à la production de produits ou de services, d’améliorer l’attractivité de l’organisme en améliorant sensiblement les conditions de travail, etc.
En synthèse :
La prévention du risque routier est un élément essentiel du “Plan pour la prévention des accidents du travail graves et mortels” promu par le gouvernement.
Il est de la responsabilité des employeurs de mettre en place des mesures de sécurité efficaces pour protéger leurs employés lors de leurs déplacements professionnels. Mais il est aussi de leur intérêt en termes de performance globale de le faire. En prenant des mesures proactives pour comprendre et optimiser son organisation, former et protéger les collaborateurs dans tous leurs déplacements, nous pouvons contribuer à réduire le nombre d’accidents de la route liés au travail et permettre à nos activités de trouver un niveau de performance accru.
Dossier de presse du Ministère
Alain Wucher – Président du GP2R